Audit sur le fonctionnement de la Municipalité

24 janvier 2023 – La fiduciaire BDO a récemment livré son rapport sur l’organisation de la commune de Vétroz et de son administration. Les constats sont souvent positifs, mais aussi parfois inquiétants. Le Centre Vétroz a décodé cet audit. Il a également fait sienne l’une des conclusions en déposant une motion pour augmenter le nombre de conseillers communaux de 5 à 7. Explications et décryptage.

Dans son analyse, BDO souligne la qualité de l’administration vétrozaine et salue la « forte identification » des employés communaux. L’auditeur relève aussi le «haut niveau de compétence, particulièrement parmi les cadres». En revanche, BDO se montre plus critique lorsqu’il regrette «le décalage dans les informations reçues».

Il souligne que le président s’impose comme «un interlocuteur privilégié par le personnel, qu’ils fassent partie de son dicastère ou non». En clair, le président se mêle de tout et outrepasse ses prérogatives sans respecter les attributions des autres membres du conseil.

Quand on se mêle de tout

S’ensuit ordre, contrordre, désordre. BDO le formule diplomatiquement. L’auditeur avait relevé comme point fort la communication au sein de l’administration. Au contraire, il constate que les intrusions présidentielles aboutissent «à une triangulation des informations et à des ordres contradictoires».

BDO revient sur le programme de législature et note que « le bât blesse » quant à sa mise en œuvre. « Il est essentiel de se donner les moyens de ses ambitions. Ou, à défaut, de revoir ses ambitions à la baisse », redouble BDO. Pour l’occasion, l’auditeur ne mâche pas ses mots: la mise en œuvre défaillante risque de « décourager » les employés et de « les amener à se désintéresser des projets à venir ». En bref, il y a là un vrai problème. Et BDO de déplorer que les projets non seulement manquent de planification réaliste, mais soient portés par les seuls membres de l’exécutif.

Conseil municipal: organisation «incohérente»

Les conclusions du rapport, qui loue fortement l’engagement et la motivation du personnel, mettent toutefois le doigt sur des problèmes dans l’organisation du Conseil municipal où certains membres «sont impliqués, voire président des commissions dont le thème est éloigné de leur dicastère». Le constat est frappé du sceau du bon sens.

Et BDO l’écrit noir sur blanc: il faut «simplifier les processus décisionnels» en mettant «la bonne personne au bon endroit au bon moment», sans oublier de «clarifier les rôles, responsabilités et compétences». La prétention d’un chef qui pense pouvoir se mêler de tout n’appartient plus aux principes d’une bonne et saine gouvernance.

Une présidence à 60% ? Et un conseil à sept ?

BDO se montre d’ailleurs encore plus critique quant à la répartition des dicastères où «il convient de rééquilibrer la charge de travail et les responsabilités». A cette fin, le rapport suggère clairement de «réduire l’engagement du président» à un mi-temps.

Le Centre Vétroz approuve les conclusions de ce rapport et souhaite que la population puisse s’exprimer sur l’augmentation du nombre de conseillers municipaux. Un tel changement permettrait à la fois de renforcer notre système de milice et de créer un dicastère transversal pour traiter des thématiques telles que le développement durable ou la promotion économique. Dans ce sens, le Centre Vétroz a déposé une motion au Conseil général pour demander un passage à sept conseillers.

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